La Suisse de Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann, pour diversifier ses relations internationales, doit s’accrocher. C’est plus dur que prévu. Voyez l’Inde de Pranab Mukherjee et Manmohan Singh. C’est la dixième économie mondiale, la deuxième nation la plus peuplée. Eh bien, la conclusion d’un accord de libre-échange tarde. Les intérêts de l’industrie pharmaceutique suisse et ses brevets y sont pour une part. La proximité d’élections en Inde y ajoute. L’évasion de capitaux indiens fiscalement non déclarés vers des banques suisses irrite («Bund» et «Tages-Anzeiger», 23 et 25 janvier). Bref, il reste du travail
Année : 2014
Initiative UDC menacée. Freysinger, Perrin et Poggia divisés. Partis «du milieu» désunis?
L’initiative de l’UDC Christoph Blocher «contre l’immigration de masse», le 9 février, peut-elle couler? Un sondage non publié de l’institut GFS pour « economiesuisse » confirmerait ses difficultés (35% de oui, 54% de non, «Bund» et «Tages-Anzeiger» du 25 janvier). Il rejoindrait deux sondages précédents (36% de oui, 53,5% de non, selon Isopublic ; 37% de oui, 55% de non, selon GFS-SSR). Du coup, l’équilibre entre les deux camps bougerait peu
Tessin de Motta? Tessin de Bignasca et Maspoli? Ce 9 février est un symbole.
9 février: attention danger! Certains redoutent une cassure sur l’initiative de l’UDC «contre l’immigration de masse». La Suisse italienne – celle de la Ligue des Tessinois et de l’UDC – pourrait voter «oui» contre le reste du pays.
Certains indices, dont l’appui des Verts tessinois à l’initiative, le suggèrent. La pression des travailleurs frontaliers d’Italie y pousse (près de 60’000 personnes, «Neue Zürcher Zeitung» du 22 janvier). Une acceptation de l’initiative, avertissent ses adversaires, susciterait une crise sérieuse entre la Suisse et l’Union européenne (UE).
Ce clivage entre la Suisse italienne et le reste du pays en politique internationale est récent. En 1991, la naissance de la Ligue des Tessinois de Giuliano Bignasca et Flavio Maspoli (aujourd’hui décédés) l’annonce. Certes, en mai 1992, le Tessin appuie l’adhésion de la Suisse au FMI et à la Banque mondiale. Mais, en décembre, il précipite le rejet de l’Espace économique européen (seuls Bâle et Suisse romande approuvent). Puis, le Tessin vote souvent «non». En face, la Suisse romande et la majorité, fréquemment, répondent «oui» (ONU en 2002, accords bilatéraux Suisse-UE). Bref, les «sœurs latines» se séparent. En 1920, au contraire, Suisse romande et Tessin font accepter ensemble la Société des nations (SDN). Le Conseiller fédéral tessinois Giuseppe Motta mène le combat
Le chef PDC Lombardi vise le "milieu" et avertit le chef libéral-radical Müller.
Filippo Lombardi! Le nouveau chef du groupe démocrate-chrétien des Chambres fédérales, c’est lui. Aucun concurrent ne lui fait barrage. Conseiller aux Etats tessinois dès 1999, président remarqué de la Chambre des cantons en 2012-2013, homme de médias extraverti, Lombardi devient l’un des politiciens les plus influents de la scène fédérale. Il succède au Fribourgeois Urs Schwaller.
Avec Filippo Lombardi, où va le PDC ? Il devrait poursuivre sa concertation avec d’autres partis «du milieu» («SonntagsBlick» et «SonntagsZeitung» du 19 janvier). La priorité va au Parti bourgeois démocratique (PBD). Lombardi envisage un groupe parlementaire commun, moins une fusion. Aujourd’hui, ils occupent deux sièges du Conseil fédéral (la PDC Doris Leuthard et la PBD Eveline Widmer-Schlumpf). En plus, le PDC fait groupe commun avec les Evangéliques. Un temps, ce groupe incluait aussi les Verts libéraux.
Et les libéraux-radicaux? Lombardi les compte parmi les partis «du milieu». Mais leur président Philipp Müller aime peu le PBD et sa ministre. Pour 2015, il approuve de larges alliances avec l’UDC de Christoph Blocher. Du coup, Lombardi avertit. Ce virage à droite pourrait avoir des effets sur la composition du Conseil fédéral. Avec Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann, les libéraux-radicaux, selon certains, seraient surreprésentés. Un UDC (Ueli Maurer) et deux socialistes (Simonetta Sommaruga, Alain Berset) complètent le Collège. Bref, avec Lombardi, les scénarios changent peu. Depuis 2007 et 2011, la gauche et le «milieu» (sans les libéraux-radicaux) exercent une fragile domination. Gare à 2015!
Park Geun-hye, présidente de Corée, est en visite d’Etat. Symbole pour Burkhalter!
Park Geun-hye, présidente de Corée du Sud, est accueillie les 20 et 21 janvier en visite d’Etat. Le président Didier Burkhalter et le Conseil fédéral seront là. C’est une «première». Cette visite est un symbole fort de l’intérêt de la Suisse pour l’Asie
Burkhalter, Sommaruga, Leuthard et les autres ont-ils gagné? Gare au 9 février!
Le Conseil fédéral et ses alliés auraient-ils déjà gagné leur triple bataille du 9 février
Europe: 10 pays sur 28 font une Grande Coalition". Pas loin, la Suisse de Burkhalter.
Fait-elle école, la Suisse des «formules magiques»? 10 des 28 Gouvernements – dans les pays de l’Union européenne (UE) – pratiquent la «grande coalition» gauche-droite («Le Monde» du 9 janvier).
Dans cinq, la gauche pilote l’Exécutif (Belgique, Italie, Autriche, République tchèque, Roumanie). Dans cinq autres, c’est la droite (Allemagne, Pays-Bas, Luxembourg, Grèce, Finlande). Ailleurs, le Gouvernement est carrément de gauche ou de droite
Darbellay et Levrat acteurs dominants du pouvoir fédéral: péril en 2015?
Y a-t-il péril pour le Valaisan Christophe Darbellay et le Fribourgeois Christian Levrat? Ces deux Romands sont deux acteurs dominants au Parlement. L’un préside le PDC depuis 2006, l’autre le Parti socialiste depuis 2008. Le Conseil fédéral actuel est leur œuvre
Widmer-Schlumpf, femme la plus influente? Sommaruga et Leuthard suivent.
Eveline Widmer-Schlumpf! La femme suisse la plus influente, parmi les donneurs d’idées et les présentateurs de thèmes, c’est la ministre des Finances. Voilà le résultat remarqué d’une étude de l’Institut Gottlieb-Duttweiler («Schweiz am Sonntag» du 5 janvier)
Burkhalter ou Lustenberger: qui est premier? Gouvernement contre Parlement!
Qui est le premier citoyen de Suisse en 2014? Est-ce Didier Burkhalter, président libéral-radical de la Confédération, ou Ruedi Lustenberger, président PDC de l’Assemblée fédérale? Il y a comme une lutte entre Gouvernement et Parlement