Inouïe, la Suisse de Simonetta Sommaruga, Doris Leuthard ou Eveline Widmer-Schlumpf ! Côté religion et politique, elle pourrait voter l’interdiction du voile intégral de type burqa ou niqab (62% de oui contre 32% de non, sondage Léger, « SonntagsBlick » du 21 décembre). Le Tessin ouvre la voie. Ni le Conseil fédéral ni la Cour européenne des droits de l’homme ne freinent. Une initiative fédérale se prépare. En 2009 déjà, peuple et cantons approuvent l’initiative de l’UDC contre les minarets. L’islam violent serait visé
Ailleurs, la religion – chez les chrétiens, par exemple – reculerait. Bientôt en Suisse, seule une minorité pourrait croire en Dieu. Les gens ne seraient plus que 17,5% à fréquenter régulièrement l’Eglise. 57,4% prendraient leurs distances (« NZZ am Sonntag » du 21 décembre). Les vestiges des chocs politico-religieux du XIXe siècle – « Sonderbund », « Kulturkampf » – s’effaceraient (jésuites, couvents, évêchés : abolition d’articles en 1973 et 2001). Quel contraste !
Voyez le Conseil fédéral. Simonetta Sommaruga y est perçue comme « sans-confession », Johann Schneider-Ammann, Eveline Widmer-Schlumpf, Ueli Maurer et Didier Burkhalter comme protestants, Doris Leuthard et Alain Berset comme catholiques. Mais ce clivage perce peu. Le PDC s’ouvre à d’autres courants que le catholicisme. Le parti évangélique (protestant) fait groupe parlementaire commun avec lui. Pour d’autres, les traces de « religiosité politique » sont presque invisibles. La montée de l’islam violent – largement extérieur à la Suisse – change-t-elle la donne ? Déjà, des élus y sont sensibles – à l’UDC, au PDC, mais pas seulement. La scène fédérale en frémit.
Photo officielle 2015 du Conseil fédéra. Photo © Swiss Federal Council