Li Keqiang et Thomas Jordan: accord monétaire et polémique nationale.

Li Keqiang, Premier ministre chinois ! Thomas Jordan, Président de la Banque nationale suisse (BNS) ! Deux des vedettes du Forum économique mondial de Davos (ou WEF), ce sont eux. Leur présence coïncide avec la conclusion d’un accord monétaire entre la BNS et la Banque populaire de Chine. Il devrait faire de la Suisse une plate-forme pour la monnaie chinoise (renminbi ou yuan). Du coup, elle se consolide face à des places comme Francfort, Londres ou Paris. L’implantation d’une banque chinoise en Suisse est espérée. Cet accord suit un traité de libre-échange très remarqué

Thomas Jordan en voit de toutes les couleurs. Les amis du chef UDC Christoph Blocher en font un héros de l’indépendance de la Suisse (« Der Patriot », « Weltwoche » du 22 janvier). Sa décision d’abolir le taux-plancher entre Franc et Euro y est saluée. Rappel : ce camp blochérien, en 2012, précipite la chute du prédécesseur de Jordan, Philipp Hildebrand. Cela dit, le Conseil fédéral appuie aussi Thomas Jordan. C’est le cas du chef libéral-radical de l’Economie Johann Schneider-Ammann comme de la cheffe PBD des Finances Eveline Widmer-Schlumpf – grande rivale de Blocher. Curieux ?

Attention ! Tout le monde n’applaudit pas Thomas Jordan et son équipe (Fritz Zurbrügg, Jean-Pierre Danthine, remplacé par Andréa Maechler). Sur le taux-plancher, certains leur reprochent de ne pas avoir consulté le Gouvernement (ex : le président socialiste Christian Levrat, « La Liberté » du 22 janvier). Le débat sur l’indépendance de la BNS est peut-être relancé. Quant à l’abolition du taux-plancher, les avis sont partagés. Bref, Thomas Jordan garde des alliés.