Juges étrangers, clause de sauvegarde: Sommaruga et Juncker en face.

Y a-t-il dégel entre la Suisse de Simonetta Sommaruga et l’Union européenne (UE) de Jean-Claude Juncker ? La rencontre du 2 février à Bruxelles fournira un signe. Espoir ? Suissesses et Suisses préfèrent les accords bilatéraux Suisse-UE à l’application de l’initiative UDC contre l’immigration du 9 février (58% contre 35%, sondage GFS, « SonntagsZeitung » du 1er février). Cela dit, le contrôle de l’immigration est aussi soutenu (79% de oui), l’idée d’une clause de sauvegarde avance (les libéraux-radicaux Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann y poussent). Par contre, l’isolement, l’Espace économique européen ou l’adhésion à l’UE ont peu d’appuis

Dans la foulée, le rôle de « juges étrangers » lors de conflits entre la Suisse et l’UE évolue (« Schweiz am Sonntag » du 1er février). Selon une précédente formule, la Cour européenne de Justice – où la Suisse est absente – se prononce. La Suisse, en cas de désaccord, peut refuser. En Suisse, cette formule divise. Du coup, la Cour de l’Association européenne de libre-échange (AELE), dont la Suisse fait partie, revient sur le tapis. Doris Leuthard, ministre PDC de l’Energie, y serait sensible (l’électricité est évoquée). Un précédent norvégien est à l’étude. Pour la présidente Simonetta Sommaruga, elle-même socialiste, la partie devient plus complexe.

Que dira la Commission européenne de Jean-Claude Juncker ? Car deux propositions au moins – clause de sauvegarde sur l’immigration, appel à la Cour de l’AELE en cas de conflit – corrigent la donne. Alors ? Les relations Suisse-UE sont-elles menacées de blocage durable ? Accrochons-nous.