« Mariage pour tous » : le oui en Suisse a la cote. Il passe même de 54% à 71% (sondages Léger et GFS, « SonntagsBlick » et « SonntagsZeitung », 22 février). En vote populaire, il aurait des chances. Une Commission du Conseil national – sous le titre « Union pour tous les couples » – y pousse aussi (par 12 à 9, et une abstention). Les couples homosexuels y auraient droit. La Bernoise Kathrin Bertschy et les Verts libéraux jouent un rôle moteur
Cette poussée en suit d’autres. En 1992 déjà, le peuple approuve l’égalité entre personnes hétérosexuelles et homosexuelles en matière d’infractions. En 2005, il accepte le « Partenariat enregistré ». Ce débat se poursuit autour de l’initiative du PDC « Pour le couple et la famille – Non à la pénalisation du mariage ». Son texte cible le mariage « entre un homme et une femme ». Des travaux sont en cours pour en élargir la définition. Le ton est vif.
Mieux ! Sur les « thèmes de société », la Suisse connaît des changements rapides. En 2002, l’approbation d’une loi sur l’interruption de grossesse et la « solution des délais » – après des années de débats tendus – en fournit un autre signe. Dans des domaines proches, voyez le succès d’initiatives pour l’internement à vie de certains délinquants (en 2004), pour l’imprescriptibilité des actes de pornographie enfantine (en 2008) ou contre les pédophiles travaillant avec des enfants (en 2014). La Saint-Galloise Anita Chaaban et la Vaudoise Christine Bussat (« Marche Blanche ») y sont décisives. Certaines de ces initiatives, il est vrai, suscitent des difficultés juridiques. Là encore, l’échange est intense.
Conseillère nationale Kathrin Bertschy, Berne. Photo © www.parlement.ch