François Hollande en Suisse ! Le président français, ces 15 et 16 avril, est en visite d’Etat. Ségolène Royal (Environnement), Najat Vallaud-Belkacem (Education) et Michel Sapin (Finances) l’accompagnent. Le Conseil fédéral, présidé par Simonetta Sommaruga, l’accueille au complet. Ces visites sont rares. Voyez Armand Fallières en 1910 (c’est le Neuchâtelois Robert Comtesse qui reçoit). Prenez François Mitterrand en 1983 (Pierre Aubert, autre Neuchâtelois, invite). Le lien Suisse-France embellit. Prenez Jacques Chirac en 1998 (le Tessinois Flavio Cotti, passionné d’histoire française, officie). Temps forts.
Attention ! La France reste écoutée sur la scène mondiale. A l’ONU, elle est l’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité – avec droit de veto. Lors des rudes négociations nucléaires avec l’Iran, elle est là. Dans l’Union européenne, l’influence de l’Allemagne d’Angela Merkel est certes vigoureuse. Mais la France de François Hollande y joue toujours un rôle irremplaçable. Ailleurs sur la planète, sa présence est souvent palpable.
Le lien Suisse-France, lui, est durable. Entre 1515 et 1815 (batailles de Marignan et Waterloo), l’influence française en Suisse est profonde. Puis, ce lien se diversifie. Des étincelles crépitent. Evasion fiscale et secret bancaire y sont souvent liés. D’autres tensions se greffent (frontaliers, statut de l’aéroport de Bâle-Mulhouse, sécurité de centrales nucléaires voisines, etc). Cette visite de François Hollande marque un apaisement. Aujourd’hui, la Suisse abrite la première colonie de Français de l’étranger comme la France abrite la première colonie de Suisses de l’étranger. Qui dit mieux ?