Arménie et Russie! Guerre, massacre ou génocide! Sommaruga en douceur?

 

Arménie – ce 24 avril : le « massacre-génocide » de 1915 par les forces de la Turquie ottomane a 100 ans. Russie – ce 9 mai : la victoire de 1945 des Alliés sur l’Allemagne nazie a 70 ans. La Suisse de Simonetta Sommaruga et Didier Burkhalter, à chaque fois, adopte un profil doux. Elle y envoie, non une Conseillère fédérale ou un Conseiller fédéral, mais un ambassadeur. Certains le regrettent. Qui a tort ?

 

Voyez l’Arménie de 1915. En Suisse, les avis divergent sur les exactions – « massacre », « génocide » ou tout autre mot – de la Turquie ottomane. Seul le Conseil national ose « génocide » (en 2003). Ni le Conseil fédéral, ni le Conseil des Etats ne s’y risquent clairement. La communauté internationale, elle-même, n’est pas toujours unanime. On laisse les historiens trancher. La Turquie de Recep Tayyip Erdogan pourrait y trouver du soulagement.

 

Voyez la Russie et l’Union soviétique de 1945. Leur contribution à la victoire dans la Deuxième guerre mondiale – comparable à celles de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis – est peu contestée. Mais elle ouvre la porte, en Europe centrale et orientale, à une longue dictature stalinienne – et post-stalinienne. Et puis, le soutien de la Russie de Vladimir Poutine aux séparatistes dans l’Est de l’Ukraine dérange. Cette affaire est délicate. Car la Russie joue un rôle fort dans la construction de la Suisse moderne (ex : au Congrès de Vienne de 1815). Donc, la Suisse de Sommaruga et Burkhalter, qui entretient d’ailleurs des relations courtoises avec la Russie de Poutine, sera discrète. Peut-on faire mieux ?