Aide fédérale à la famille ! Il y a de la relance dans l’air. Et d’un, le socialiste Alain Berset (à l’Intérieur), la PBD Eveline Widmer-Schlumpf (aux Finances) et le Conseil fédéral débloquent 100 millions de francs en huit ans pour promouvoir les crèches et l’accueil extra-familial des enfants. Du coup, ils renforcent des programmes précédents. L’idée est de mieux appuyer les parents, mères et pères, exerçant une activité lucrative. En Berne fédérale, c’est une exigence forte.
Et de deux, une majorité se dessine peut-être au Conseil national pour un congé-paternité (deux semaines financées par les allocations pour perte de gain). Martin Candinas, PDC grison, en est un actif promoteur. Une commission y pousse. Le Gouvernement, lui, ne fait pas du congé-paternité une priorité. Il juge plus urgente la mise à égalité fiscale des concubins et des couples mariés. Une initiative du PDC et d’autres textes la proposent. Elle aussi favoriserait un soutien à la famille. D’autres idées fusent.
Il faudra s’accrocher. Car l’histoire de l’aide fédérale à la famille est riche en échecs. On vient d’en subir trois : projet officiel (le 3 mars 2013 – rejet par la majorité des cantons), initiative de l’UDC (le 24 novembre 2013), initiative du PDC (le 8 mars 2015). Parmi les 22 initiatives acceptées par peuple et cantons depuis 1891, aucune ne touche directement l’aide à la famille. Pour une partie des Suissesses et des Suisses, c’est d’abord l’affaire des cantons, des communes et des acteurs privés. Citons pourtant, parmi les succès récents, le congé-maternité (en 2004) et la consolidation des allocations familiales (en 2006). Chaque projet est un combat.