Doyens d’âge, doyens de fonction : faut-il pousser les aînés hors du Parlement ? Gare aux maladresses ! Jacques Neirynck – né en 1931, Conseiller national en 1999-2003, puis dès 2007 – est un symbole. Professeur, écrivain, esprit original, grand érudit, il garantit presque à lui seul au PDC vaudois un siège au Conseil national. Certains veulent l’évincer. Finalement, il luttera aux élections du 18 octobre pour les deux Chambres (avec l’ex-chef de La Poste Claude Béglé). Susanne Leutenegger Oberholzer – née en 1948, Conseillère nationale en 1987-1991 (pour le POCH), puis dès 1999 (pour les socialistes) – est un autre modèle. Active sur les sujets financiers, cette élue de Bâle-Campagne résiste. C’est une nature.
Paul Rechsteiner, président de l’Union syndicale suisse, fascine. Né en 1952, ce socialiste saint-gallois siège depuis 1986 (au Conseil national, puis au Conseil des Etats). Expert de dossiers sociaux et de la lutte anti-nazie (Paul Grüninger réhabilité), il reste vif. Prenez aussi les socialistes Liliane Maury Pasquier (Genevoise née en 1956, dès 1995, National, puis Etats) ou Didier Berberat (Neuchâtelois né en 1956, dès 1995, National, puis Etats). Observez les UDC Luzi Stamm (Argovien né en 1952, dès 1991, National, ex-radical) ou Toni Brunner (Saint-Gallois né en 1974, dès 1995, National, président UDC). Sans eux, leurs partis pourraient souffrir.
C’est vrai : le maintien des aînés au combat peut nuire à la relève dans les partis. Pour les états-majors, le calcul est parfois délicat. Il l’est peut-être plus encore pour un parti à la baisse que pour un parti à la hausse. Car la sanction peut être cruelle.