Est-elle en échec, l’ « alliance bourgeoise » en Suisse ? Sont-ils incapables de former un front durable, le PDC de Christophe Darbellay, les libéraux-radicaux de Philipp Müller et l’UDC de Toni Brunner ? A quatre mois des élections 2015, leur « pacte » du 27 mars – pacte centré sur l’économie – titube (« Schweiz am Sonntag » du 21 juin). L’UDC Toni Brunner y accuse ses « alliés ». Le libéral-radical Kurt Fluri, lui, parle « de bruit et de fumée », le PDC Ruedi Lustenberger de « travail à la va-vite ». En fait, ces partis divergent sur les priorités. Pacte enterré ?
Aux élections 2015 (Parlement le 18 octobre, Conseil fédéral le 9 décembre), qui y gagnerait ? Un désaccord bourgeois tenace favoriserait-il le maintien d’un « centre-gauche » au pouvoir depuis 2007 ? Des attaques virulentes de Toni Brunner visent d’ailleurs les Conseillères fédérales PDC Doris Leuthard et socialiste Simonetta Sommaruga. Avec Alain Berset (autre socialiste) et Eveline Widmer-Schlumpf (PBD, haute figure stratégique), elles seraient au cœur de ce « centre-gauche ». Bras de fer.
Pour les libéraux-radicaux et l’UDC, la partie est-elle perdue ? Pas sûr. Vrai : ces acteurs « de droite » peinent à conclure des ententes électorales. Ils peuvent y perdre des sièges. Mais leurs scores cantonaux sont meilleurs que ceux de certains acteurs de « centre-gauche » (PDC, PBD et Verts historiques en recul, Verts libéraux en freinage, socialistes en léger progrès). Bref, les Conseillers fédéraux Didier Burkhalter, Johann Schneider-Ammann et Ueli Maurer – 2 libéraux-radicaux, 1 UDC – peuvent aussi espérer. Quel match !