« Une Suisse à nos couleurs » ! Alain Berset et Martine Brunschwig Graf, pour les 20 ans de l’article antiraciste du Code pénal, mènent campagne. Socialiste, Alain Berset est Conseiller fédéral et chef de l’Intérieur. Libérale-radicale, ex-Conseillère d’Etat et Conseillère nationale à Genève, Martine Brunschwig Graf préside la Commission fédérale contre le racisme. Le front reste très dur.
Oui, cette relance tombe bien. Car l’article antiraciste est contesté. En 1994, le référendum facultatif est lancé contre lui. Certes, le peuple l’approuve (54,6% de oui). Certes, la Commission fédérale contre le racisme et le Service de lutte contre le racisme sont mis sur orbite. Même l’UDC de Christoph Blocher, alors, accepte l’article. Mais, plus tard, l’UDC proposera de l’abolir. Certains le jugent contraire à la liberté d’expression. A gauche, mais pas seulement, d’autres veulent le renforcer. Bref, le combat continue.
Actes racistes : qui sont visés ? Ce peut être les Noirs (« La Liberté » du 23 juin 2014). En 2006, le rapporteur sénégalais de l’ONU Doudou Diène dénonce le racisme en Suisse. En 2013, l’Américaine Oprah Winfrey est mal reçue dans un magasin zurichois. Selon d’autres, les Juifs seraient les plus mal traités, devant les « étrangers d’autres ethnies », les gens de couleur, les musulmans, les requérants d’asile (« 24 Heures » du 16 janvier 2015). Pire ! Le racisme sur Internet inquiète. S’ajoutent des tensions en Suisse (minarets, burqa, migrants malmenés, voire djihadistes, etc) et dans le monde (Noirs tués aux Etats-Unis, attentats islamistes, etc). Pour Alain Berset, Martine Brunschwig Graf et leurs alliés, la tâche est immense.