Il y a de l’aigreur entre le Tessin de Norman Gobbi et la Suisse de Simonetta Sommaruga. Gobbi – Conseiller d’Etat de la Ligue des Tessinois – propose de fermer la frontière sud. L’afflux de migrants transitant par Chiasso fait gronder. En Valais, l’UDC Oskar Freysinger tient des propos voisins. Cette aigreur Suisse-Tessin en suit d’autres (fiscalité, frontaliers, sous-enchère salariale, relations Suisse-Italie, etc). La Ligue de Norman Gobbi y bâtit ses succès. Le ton monte.
Cette aigreur Tessin-Suisse s’explique, affirment Gobbi et d’autres, par l’absence de Tessinois au Conseil fédéral (Le Matin Dimanche du 28 juin). Le PDC Flavio Cotti, le dernier, siège en 1986-1999. La faible présence italophone dans l’administration y ajoute. Mais cette aigreur commence avant 1999. Ainsi, Giuliano Bignasca et Flavio Maspoli lancent la Ligue des Tessinois en 1991 déjà (au milieu du règne fédéral du PDC Cotti). C’est la Ligue qui incarne le malaise. Le décès des fondateurs, d’ailleurs, ne l’empêche pas de grandir.
Alors ? Pour favoriser la réélection d’un Tessinois, faut-il augmenter les Conseillers fédéraux de 7 à 9 ? Au Parlement suisse, l’idée avance. Il y faudra la majorité du peuple et des cantons. On devine de la résistance. Pour certains, un Collège à 9 est moins apte à gouverner qu’un Collège à 7. Incidemment, les cantons sont pilotés par des équipes de 5 (dont le Tessin) ou 7. Et puis, depuis 1848, le Parlement suisse élit sept Conseillers fédéraux tessinois dans le cadre d’un Collège à 7 (Franscini, Pioda, Motta, Enrico Celio, Lepori, Nello Celio, Cotti, tous radicaux ou PDC). Si l’on veut, on peut. La clé se situerait donc au Parlement suisse. Qui aura le dernier mot ?