Ruth Metzler (PDC, 1999-2003) ! Christoph Blocher (UDC, 2003-2007) ! Eveline Widmer-Schlumpf (UDC, PBD, dès 2007) ! Ces figures historiques se succèdent depuis 12 ans sur le siège le plus disputé du Conseil fédéral. Elles symbolisent une rivalité rare en Suisse entre « centre-gauche » et « droite ». La « droite » gagne en 2003, le « centre-gauche » en 2007 et 2011. Les élections 2015 – Parlement le 18 octobre, Gouvernement le 9 décembre – promettent.
Avant, l’histoire du Conseil fédéral est différente. Au début, un Collège de 7 radicaux règne (1848-1891). Puis, il s’élargit à d’autres acteurs : PDC, UDC, socialistes. Le mouvement est quasi-continu. Avec la « formule magique » de 1959-2003 (2 socialistes, 2 PDC, 2 radicaux, 1 UDC), il se stabilise. Il complique aussi le classement gauche-droite. Les radicaux – libéraux-radicaux aujourd’hui – passent de la « gauche » au « centre-droit ». Le PDC, lui, va de la « droite » au « milieu ». Certains s’y perdent.
Surtout : l’UDC – sous Blocher – grandit. Elle passe d’une « droite paysanne » à une « droite nationaliste ». Son « agressivité » frappe. Le Conseil fédéral est bousculé. 2003 : Blocher évince Metzler. 2007 : Widmer-Schlumpf renvoie Blocher. 2011 : les UDC Walter et Rime échouent. Qui y gagne ? « A droite », l’alliance entre UDC et libéraux-radicaux, parfois chahutée, a 3 des 7 sièges de l’Exécutif (UDC Maurer, libéraux-radicaux Burkhalter et Schneider-Ammann). Mais, « au centre-gauche », PBD, PDC, partis verts et socialistes tiennent les 4 autres (PBD Widmer-Schlumpf, PDC Leuthard, socialistes Sommaruga et Berset). Vrai : ces 12 ans changent la Suisse.