Simonetta Sommaruga – entre élections et asile. Présidence à risques.

 

Simonetta Sommaruga, quelle présidence ! Et d’un, la socialiste bernoise pilote le pays en pleine campagne électorale. Ces élections – Parlement le 18 octobre, Conseil fédéral le 9 décembre – s’annoncent dures. Entre « centre-gauche » (dont elle est proche) et « droite », la partie est serrée. Et de deux, elle mène à Justice et Police une politique disputée. L’immigration et l’Europe y voisinent. Ses contacts avec les chefs européens sont nombreux. La visite de François Hollande est un succès. Mais l’UDC de Toni Brunner et Christoph Blocher ne la lâche pas. L’aide juridique gratuite aux requérants d’asile, par exemple, est en cible. Cela promet.

 

Pourtant, la présidente Sommaruga garde son calme. Le 1er août, on le vérifie au Grütli. Le 6 août, on le verra lors de sa rencontre avec les médias. Et, le 12 août, c’est la rentrée du Conseil fédéral. Cette maîtrise frappe. Voyez son parcours. Pianiste, elle fait des études de langues, devient experte en consommateurs. A Justice et Police, c’est rare. Mais son autorité s’affirme. Elue en 2010, elle place ses gens : le Secrétaire d’Etat Mario Gattiker aux Migrations, Martin Dumermuth à la Justice, Nicoletta della Valle à la Police. Elle tient le cap.

 

Cette maîtrise se retrouve chez d’autres Sages. Observez Eveline Widmer-Schlumpf (PBD), Doris Leuthard (PDC), Alain Berset (l’autre socialiste), Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann (duo libéral-radical). L’UDC Ueli Maurer fait-il exception (ex : propos contre la Convention européenne des droits de l’homme, contre des soldats suisses aux racines étrangères) ? Mais, en gros, l’esprit de Collège les habite. Simonetta Sommaruga y a sa part.