6 et 9 août 1945 ! Les Etats-Unis du président Harry Truman larguent deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki au Japon. Elles sonnent la fin de la guerre. Tour à tour, l’URSS en 1949, la Grande-Bretagne en 1962, la France en 1960 et la Chine en 1964 – autres membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU – se dotent de l’arme. 1968 : le Traité de non-prolifération marque un arrêt. Mais l’Inde, le Pakistan, la Corée du Nord et peut-être Israël le déjouent. Ce Traité se solde par un semi-échec.
Très longtemps, la Suisse souhaite se doter de l’arme atomique. En 1962 et 1963, deux initiatives anti-atomiques sont refusées. Les Conseillers fédéraux Wahlen (UDC) et Spühler (socialiste) pilotent. Mais on peine à trouver des informations. Années 1960 : la crise des avions « Mirage » freine plus encore. Le radical Chaudet dirige. 1977 : la Suisse adhère donc au Traité de non-prolifération. Les socialistes Graber et Ritschard conduisent. Un « comité » reste pourtant sur l’affaire. 1988 : le PDC Koller l’abolit. Les pacifistes applaudissent. Pour d’autres, la Suisse neutre se soumet au « parapluie » des Etats-Unis et de l’OTAN. 1996 : la Suisse de Cotti (PDC) et Ogi (UDC) adhère au « Partenariat pour la paix » de l’OTAN. Qui dit vrai ?
Et l’énergie nucléaire civile ? En 2011, le Conseil fédéral – après le choc de Fukushima, au Japon toujours – propose d’en sortir. Doris Leuthard (PDC) monte au front. Le « centre-gauche » appuie. Cette sortie sera-t-elle ralentie ? Des dates de mise hors service sont esquissées pour certaines centrales (Mühleberg en 2019, Beznau en 2029-2031), pas pour d’autres (Gösgen, Leibstadt). Ce suspense dure.