Fisc, banques et sphère privée. Widmer-Schlumpf au front. Droites divisées.

Epreuve de force ! La ministre PBD des Finances Eveline Widmer-Schlumpf et le Conseil fédéral rejettent l’initiative de droite « Oui à la protection de la sphère privée ». Cette initiative veut mieux protéger les contribuables en Suisse. Selon le Gouvernement, elle affaiblirait le fisc. Même en procédures pénales, la collaboration de banques serait réduite. La lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme en souffrirait. Aujourd’hui, estime l’Exécutif, la Constitution et la loi protègent cette sphère privée. Le projet d’échange international de données fiscales, lui, n’est pas directement touché.

 

Les droites, sur l’initiative, sont divisées. L’Association suisse des banquiers la refuse. Mais, parmi les promoteurs, on voit des figures influentes. Des UDC (Thomas Matter, Christoph Blocher, Jean-François Rime, Adrian Amstutz). Des libéraux-radicaux (Fulvio Pelli, Christian Lüscher). Des gens de l’Union suisse des arts et métiers (Rime, Hans-Ulrich Bigler). Coïncidence ? Ce sont souvent ces milieux qui combattent l’actuel Conseil fédéral « de centre-gauche » et la réélection d’Eveline Widmer-Schlumpf. Les élections – Parlement le 18 octobre, Conseil fédéral le 9 décembre – déboulent.

 

Qui gagnera ? En Suisse, les sondages sont favorables au secret bancaire. En 1984, une initiative socialiste est rejetée. Dès 2009, la donne internationale change. Hans-Rudolf Merz (libéral-radical) et Eveline Widmer-Schlumpf agissent (évasion et fraude fiscales, échange international, etc). Certes, entre les fronts national et international, une barrière tient. Mais jusqu’à quand ?