Angela Merkel, Chancelière allemande ! David Cameron, Premier britannique ! Les meilleurs alliés d’une Suisse ouverte sur l’asile, ce sont peut-être eux. L’une est chrétienne-démocrate, l’autre conservateur. En Suisse, ils peuvent donner du courage aux modérés. A la veille des élections (18 octobre, 9 décembre), il en faut. Plus que jamais, l’UDC de Toni Brunner et Christoph Blocher fait du freinage sur l’asile son atout-clé. Au Parlement, elle défend un « moratoire immédiat ». Le Grison Heinz Brand, candidat potentiel à un 2e siège UDC au Conseil fédéral, est au front. Un signe.
Oui, il faut du courage, à la veille d’élections, pour plaider l’ouverture de l’asile. Cela vaut pour le PDC de Christophe Darbellay et les libéraux-radicaux de Philipp Müller. Car l’UDC blochérienne leur prend des voix. Cela peut aussi aider de nouveaux venus « du milieu » comme le PBD de Martin Landolt ou les Verts libéraux de Martin Bäumle. A gauche, les socialistes de Christian Levrat comme les Verts historiques d’Adèle Thorens et Regula Rytz seraient, sur l’asile, moins vulnérables. Mais qui sait ?
Au Conseil fédéral, la présidente Simonetta Sommaruga – Justice, Police, Migrations – est exposée. Mais, comme socialiste, elle est aussi protégée. Une éviction menace peu, par ailleurs, Alain Berset (autre socialiste), Doris Leuthard (PDC), Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann (duo libéral-radical), ou Ueli Maurer (UDC). Le 2e siège UDC – Heinz Brand ou un autre – vise surtout la PBD Eveline Widmer-Schlumpf. Mais l’équilibre du Collège en serait bousculé. Là encore, Merkel et Cameron ont une partie à jouer.