Köppel, Somm, Blocher. Suisse « de gauche »? Et si c’était faux?

 

« Weltwoche » de Roger Köppel ! « Basler Zeitung » de Markus Somm ! Ces deux titres – proches de l’UDC Christoph Blocher – sont parmi les plus ardents à décrire une Suisse « de centre-gauche », voire « de gauche ». Pour l’un, ce serait le régime le plus « à gauche » depuis 1848. Pour l’autre, le « centre-gauche » ferait la loi sur les dossiers importants (« Basler Zeitung » du 21 septembre). Ils ne sont pas seuls. La libérale-radicale « Neue Zürcher Zeitung » s’y associe (22 septembre). L’expert Michael Hermann y consent. Alors ?

 

Cette Suisse « de gauche » ou « de centre-gauche » émergerait en 2007 (Blocher évincé du Conseil fédéral) et se consoliderait en 2011. Le chef PDC Christophe Darbellay et le chef socialiste Christian Levrat en seraient – avec les Verts historiques d’Adèle Thorens et Regula Rytz – les inventeurs. PBD de Martin Landolt et Verts libéraux de Martin Bäumle, nouveaux partis « du milieu », la favoriseraient. Pour certains, cette description martelée devrait susciter la mobilisation pour un « virage à droite ». Aux élections (18 octobre, 9 décembre), le succès est d’ailleurs promis aux libéraux-radicaux de Philipp Müller comme à l’UDC de Toni Brunner. Il s’agit d’assurer.

 

Cette description est-elle fausse ? Pour le socialiste Levrat, « la Suisse est gouvernée à droite ». Selon l’institut GFS, une coalition « de la raison », avec socialistes, PDC et libéraux-radicaux, domine (« Bund » du 28 août). L’enjeu ? C’est la composition du Conseil fédéral. Deux socialistes (Sommaruga, Berset), une PDC (Leuthard), une PBD (Widmer-Schlumpf), deux libéraux-radicaux (Burkhalter, Schneider-Ammann) et un UDC (Maurer) pilotent. Bataille.