Question : pour qui votent les Suisses aux racines étrangères – les « Secondos » ? Eh bien, ils préfèrent les socialistes de Levrat (18,1% de Suisses contre 24,3% de « Secondos », sondage « 20 Minuten » du 5 octobre), les libéraux-radicaux de Müller (14,9% contre 17%), le PDC de Darbellay (12,4% contre 13,2%) ou les Verts de Thorens et Rytz (8,4% contre 11,2%). En revanche, ils aiment moins l’UDC de Blocher (27,2% contre 8,5%). On retrouve là l’écart séparant une UDC jugée « dure » sur l’immigration d’autres acteurs. Logique ?
Tout cela coïncide, en partie, avec les élus fédéraux aux racines étrangères. Ils sont plus nombreux à gauche et au centre qu’à droite. La délégation vaudoise est remarquée. Voyez les socialistes Ada Marra (origine : Italie), Cesla Amarelle (Uruguay), Rebecca Ruiz (Espagne), mais aussi le PDC Jacques Neirynck (Belgique), le libéral-radical Fathi Derder (père algérien). Pour Genève, on voit le PDC Guillaume Barazzone (Italie). Pour Bâle-Campagne, on observe le socialiste Claude Janiak (Pologne). Et l’UDC ? Les Suisses aux racines étrangères sont présents avec Yvette Estermann (Lucerne, Slovaquie), Toni Bortoluzzi (Zurich, Italie). Et le MCG ? Mauro Poggia fera un passage (Genève, Italie). La liste n’est pas close.
Cette ouverture vers les Suisses aux racines étrangères atteint-elle les Conseillers fédéraux ? Certains passent une partie importante de leur vie à l’étranger. C’est le cas, par exemple, du radical Emil Frey (1890-1897, Bâle-Campagne, guerre civile aux Etats-Unis) ou de l’UDC Friedrich Traugott Wahlen (1958-1965, Berne, Canada, FAO Rome, etc). C’est peut-être un signe.