Stöckli et les étrangers criminels. Droites désunies. Libéraux-radicaux entre les fronts.

 

Plus « à droite », la Suisse ? Des signaux clignotent. Peut-être annoncent-ils un durcissement des fronts entre Conseil national (« à droite ») et Conseil des Etats (« au centre-gauche »). Ainsi, 40 des 46 Conseillers aux Etats rejettent la nouvelle initiative UDC du 28 février pour le renvoi effectif d’étrangers criminels (la précédente est acceptée en 2010). Hans Stöckli, socialiste bernois, y pousse (« NZZ am Sonntag », 20 décembre). Selon eux, ce texte viole des principes constitutionnels et la Convention européenne des droits de l’homme (ex : renvoi de condamnés avec sursis). Seuls 5 UDC et l’indépendant Thomas Minder ne s’associent pas. Mais les 13 libéraux-radicaux appuient le « centre-gauche » (13 PDC, 1 PBD, 12 socialistes, 1 Vert). « A droite », il y a désunion.

 

Au Conseil national, les « droites » gagnent de justesse. UDC et libéraux-radicaux y refusent un moratoire sur l’admission de nouveaux médecins (par 97 à 96 !). D’autres luttes crépitent (comme sur le budget). Quant au nouveau Conseil fédéral (sans la PBD Eveline Widmer-Schlumpf), il décolle en janvier. On y verra côte à côte 2 UDC (Guy Parmelin, Ueli Maurer), 2 libéraux-radicaux (Johann Schneider-Ammann, Didier Burkhalter), 1 PDC (Doris Leuthard), 2 socialistes (Simonetta Sommaruga, Alain Berset). Certaines décisions de l’équipe sortante préfigurent-elles le « virage à droite » ? Voyez la création de 86 postes anti-terrorisme (Maurer), de nouvelles mesures d’accompagnement contre la sous-enchère salariale – avec priorité aux partenaires sociaux (Schneider-Ammann). A voir.

 

Ce « virage à droite » se heurte donc à des amortisseurs. Les libéraux-radicaux peuvent en être un (« centre-droit » plutôt que « droite »), le Conseil des Etats aussi. C’est un changement. Il y a quelques années, les Etats étaient parfois perçus comme un frein, le National comme un accélérateur. Surprise ?