Crise ? Que fait le nouveau pouvoir suisse « de droite » ? Que prépare le Président et Conseiller fédéral libéral-radical Johann Schneider-Ammann ? Tous les yeux sont braqués sur le chef de l’Economie, de la Formation et de la Recherche. Car le taux de chômage monte de 3,7% à 3,8% (entre décembre et janvier). Ce taux reste bas en comparaison internationale, mais inquiète. Des sociétés annoncent des pertes d’emplois importantes (Alstom, Swisscom, Credit Suisse, Zurich Assurances, etc.). La Bourse déçoit. Banques, assurances et caisses de pension souffrent. Un Franc suisse encore trop fort, malgré le redressement de l’Euro, serait l’un des coupables. On frémit.
Avertissement : le pouvoir suisse, surtout quand il penche « à droite », est peu favorable aux relances massives. Il doute de leur efficacité. Johann Schneider-Ammann, ex-chef d’entreprise, est sur cette ligne. Il croit à l’économie de marché, aux conditions-cadres (impôts, formation, apprentissage, recherche, accords internationaux, infrastructures, etc). En matière sociale, il privilégie des mesures comme le chômage partiel (qui maintient des gens au travail). Avec d’autres, il mise sur le dialogue entre syndicats et patronat. Il laisse enfin une large marge de manœuvre à d’autres acteurs comme la Banque nationale suisse (BNS). Les performances de l’économie helvétique, plutôt bonnes, pourraient lui donner raison. A vérifier.
Le pouvoir suisse, même quand il est « de centre-gauche » comme en 2007-2015, s’écarte peu de ces règles. S’il vire « à droite », comme pour 2015-2019, il s’y tiendra plus fermement encore. Au Conseil fédéral, deux libéraux-radicaux (Johann Schneider-Ammann, Didier Burkhalter) pilotent désormais entre deux UDC (Ueli Maurer, Guy Parmelin), une PDC (Doris Leuthard) et deux socialistes (Simonetta Sommaruga, Alain Berset). Ils ont la position-clé.