UDC de Christoph Blocher, la revanche ? Le Conseil national propose le retrait de la demande d’adhésion suisse à l’Union européenne de 1992. 126 oui. 46 non. 18 abstentions. Lukas Reimann, UDC saint-gallois et président de l’Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN), fonce. Le Conseil des Etats doit encore se prononcer. Tournant ? Jusqu’à présent, le Parlement rejette toutes les propositions de retrait. Le Conseil fédéral, par le chef libéral-radical des Affaires étrangères Didier Burkhalter, juge un retrait inopportun. Cela dit, aucun projet d’adhésion suisse n’est en piste. Rien ne bronche. Alors ?
20 mai 1992 ! Le Conseil fédéral d’alors adresse à l’Union sa demande d’adhésion et se coupe en deux. Jean-Pascal Delamuraz (radical), René Felber (socialiste), Flavio Cotti (PDC) et Adolf Ogi (UDC) approuvent. Kaspar Villiger (radical), Otto Stich (socialiste) et Arnold Koller (PDC) contestent. Mais, le 6 décembre 1992, peuple et cantons refusent l’Espace économique européen (sorte d’association). En 2001, ils balaient une initiative d’adhésion. Aucun projet n’est relancé. Un vote populaire serait un échec. Même la Suisse romande, réputée « europhile », pourrait dire non.
Tout cela tombe à la veille de décisions capitales du Gouvernement sur l’immigration et l’Europe. Application de l’initiative UDC de 2014 « contre l’immigration de masse » (plafonds et contingents, clause de sauvegarde, initiative RASA, nouveau vote, etc). Avenir de la libre-circulation des personnes. Accord institutionnel avec l’Union. Le vote britannique du 23 juin sur l’Europe pèsera lourd. Suspense.