Choquant? Schneider-Ammann chez Xi Jinping. Ouverture et répression.

 

Choquante, la visite d’Etat – entre les 6 et 9 avril – du président suisse Johann Schneider-Ammann dans la Chine de Xi Jinping ? Non, parce que le chef de l’Economie est un actif promoteur du resserrement des liens. Il est au premier rang sur l’Accord de libre-échange ou l’adhésion à la Banque asiatique d’investissement. Il n’est pas loin quand on parle implantation de banques chinoises en Suisse. Il ne combat pas le rachat en série de sociétés suisses par des groupes chinois. Il en profite aussi par l’invitation faite par la Chine à la Suisse de participer au G20. Bonne inspiration ?

 

Mais elle surprend, cette visite d’Etat du président Schneider-Ammann, quand on sait les tendances répressives persistantes dans l’Empire du Milieu de Xi Jinping. Des féministes, des avocats, des artistes et d’autres acteurs en font les frais. Même les libertés dans l’ancienne colonie britannique de Hong-Kong, devenue Région administrative spéciale de la Chine en 1997, en souffrent. Des libraires font l’objet d’intimidations et, même, d’enlèvements. En fait, la marche de la Chine de Xi Jinping vers une démocratie pluraliste paraît bien bloquée. Très faibles lueurs.

 

Une abstention serait-elle pire ? Deuxième économie mondiale (première selon certains calculs), membre permanent du Conseil de sécurité, la Chine devient incontournable. C’est surtout vrai au moment où les relations Suisse – Union européenne titubent. Et puis, il n’est pas sûr qu’un éloignement favoriserait le pluralisme démocratique en Chine. La Russie semi-autoritaire de Vladimir Poutine, en partie, y ressemble. Attention, maniement subtil.