Adhésion de la Suisse à l’Union européenne, est-ce la fin ? Le Conseil des Etats, après le Conseil national, exige le retrait de la demande d’adhésion du Conseil fédéral de mai 1992. La motion de l’UDC saint-gallois Lukas Reimann – président de l’Action pour une Suisse indépendante et neutre proche de Christoph Blocher – s’impose sur des scores carrés (National 126-46, Etats 27-13). Certes, cette demande est déjà sans objet. Peuple et cantons écartent l’Espace économique européen EEE (décembre 1992) comme une initiative d’adhésion (2001). Le Conseiller fédéral Didier Burkhalter, aux Affaires étrangères, aurait préféré ne rien retirer. Cette fois, le coup d’arrêt serait bétonné. Sûr ?
Y a-t-il pire ? Car, depuis 1992, Conseil fédéral et Parlement privilégient des traités bilatéraux (libre-circulation des personnes, accords Schengen-Dublin sur les frontières et l’asile, etc). Pendant des années, ça marche. Mais, dès février 2014, l’acceptation de l’initiative UDC « contre l’immigration de masse » met ces traités en péril. La libre-circulation des personnes est bousculée. Au Parlement, l’extension à la Croatie est acceptée sous condition. Simonetta Sommaruga, à Justice et Police, observe. Tout est suspendu, aussi, au référendum du 23 juin sur le lien Grande-Bretagne – Union. Il pourrait fournir des enseignements sur l’immigration, les prestations sociales aux immigrés, etc. Qui sait ?
Accords bilatéraux ébranlés. EEE écarté. Adhésion condamnée. UDC blochérienne près du but. La reprise des contacts Suisse-Union – en ce moment stratégique – s’en trouve-t-elle troublée ? Qui parie ?