Achille Casanova, Karl Huber, Walter Thurnherr et l’arbitre PDC. Voix fortes.

 

Achille Casanova – Tessinois polyglotte – meurt à 74 ans. Vice-Chancelier de la Confédération en 1981-2005, Porte-Parole du Conseil fédéral dès 2000, ce journaliste proche du PDC « vend » la politique du Gouvernement avec un talent hors-série. Casanova ne sera pas Chancelier. Mais il en aura l’envergure.

 

Mieux ! Achille Casanova fortifie la position d’arbitre du PDC. Sur les 14 Chanceliers depuis 1848, 4 sont PDC (contre 9 libéraux-radicaux et 1 socialiste). Le Fribourgeois Oskar Leimgruber (1943-51). Le Saint-Gallois Karl Huber (1968-81), très influent. La Grisonne Corina Casanova (2008-15), sans parenté avec Achille. Enfin, l’Argovien Walter Thurnherr (dès 2016), qui fascine. Au Conseil fédéral, la grande période du PDC se situe en 1959-2003 (2 sièges sur 7 – entre 2 socialistes, 2 radicaux et 1 UDC). Il y « fait » souvent les majorités. Depuis 2003, le PDC n’a plus qu’une voix (le Fribourgeois Joseph Deiss, puis l’Argovienne Doris Leuthard). Mais il reste écouté. Les rivalités d’autres acteurs y aident. On le vérifie à des postes de prestige (ex : Jean-Michel Cina, SSR ; Urs Schwaller, La Poste ; Stefan Meierhans, Surveillance des prix). La Chancellerie y a sa part.

 

Question : les arbitrages du PDC, depuis 2016 et le « virage à droite », sont-ils moins lisibles ? Le nouveau président du PDC, le Zougois Gerhard Pfister, perçu comme « droitier », refuse de relancer une « alliance du centre » avec le PBD de Martin Landolt ou les Verts libéraux de Martin Bäumle. Mais un « front de droite » – avec les libéraux-radicaux de Petra Gössi et l’UDC d’Albert Rösti – peine à se concrétiser. Bref, l’héritage d’Achille Casanova reste à fructifier.