Constitution, plus de religion? Pfister, les minarets, la burqa, l’islam.

 

Constitution suisse : faut-il y mettre plus de religion ? Le Zougois Gerhard Pfister, nouveau président du PDC, le suggère avec une extrême prudence (« Zentralschweiz am Sonntag », 24 juillet). L’éventuelle acceptation d’une initiative nationale contre burqa et niqab relancerait le débat (le Tessin ouvre la voie). Déjà, en 2009, l’approbation d’une initiative anti-minarets donne un signe. Le débat sur l’islam est plus vif que jamais. Mais ce serait un tournant.

 

Car la tendance est plutôt de désengager l’Etat fédéral. Les anciennes guerres religieuses – Kappel, Villmergen – laissent de mauvais souvenirs. Certes, il reste l’Invocation Divine dans le préambule de la Charte (« Au nom de Dieu tout-puissant ! »). Mais la liberté de conscience et de croyance est garantie. Toute restriction doit être fondée par une loi. Les cas de danger sérieux, direct et imminent sont réservés. Il y faudra un intérêt public, « la protection d’un droit fondamental d’autrui ». En 1866, les limitations à l’établissement des juifs sont levées. En 1973 et 2001, des mesures visant les jésuites, les couvents ou les évêchés – héritées du « Sonderbund » et du « Kulturkampf » – sont abolies. Au reste, on laisse les cantons agir.

 

Oui, ce serait un tournant. Aujourd’hui, en politique suisse, les références directes à la religion sont rares. Certains Conseillers fédéraux sont perçus comme catholiques (Doris Leuthard, Alain Berset), protestants (Ueli Maurer, Didier Burkhalter, Johann Schneider-Ammann, Guy Parmelin) ou « sans-confession » (Simonetta Sommaruga). Mais cela ne monte guère en surface. Islam, minarets et burqas bousculent-ils la donne ? A voir.