Question ! Faut-il être « blochérien » pur et dur pour piloter l’UDC suisse du Zurichois Christoph Blocher ? Albert Rösti, son nouveau président, affronte le défi. Sur le fond, ce Bernois se veut fidèle à la ligne blochérienne. Il sera d’ailleurs chef de campagne de l’UDC. Mais, sur le style, il se révèle plus proche de la manière Adolf Ogi – Bernois comme lui. En cela, le nouveau Conseiller fédéral vaudois Guy Parmelin lui ressemble. Avec quel résultat ?
Car, à l’UDC, le ton compte autant que le fond. Conséquence : ce sont souvent des blochériens purs et durs qui dictent la marche. Trois noms émergent : le Bernois Adrian Amstutz (chef du groupe parlementaire), la Grisonne d’adoption Magdalena Martullo-Blocher (fille de Christoph, directrice d’EMS) et le Zurichois Roger Köppel (chef de la « Weltwoche »). Bref, le stratège Christoph Blocher – bien qu’absent du Conseil national et du Conseil fédéral – reste le véritable inspirateur. Amstutz, Martullo-Blocher et Köppel sont ses créatures. Blocher, à 76 ans ce 11 octobre, est toujours là.
Cette domination de Christoph Blocher – dans un pays où le pouvoir personnalisé est parfois mal vu – est une curiosité. Du coup, tous les acteurs tentés de s’écarter de lui sont menacés de marginalisation. Adolf Ogi, pourtant populaire, influence peu l’UDC actuelle. Eveline Widmer-Schlumpf (Grisons) et Samuel Schmid (Berne) rejoignent le PBD. Le Conseiller fédéral Ueli Maurer est un cas spécial. Friand de phrases blochériennes, ce Zurichois sait se montrer collégial. Et il s’entendra plutôt bien avec l’ « ennemie » Eveline Widmer-Schlumpf. Sûr : Christoph Blocher – agressé dans un hôtel zurichois – règne.