Le Tessin de langue italienne – sans Conseiller fédéral depuis 1999 – donne-t-il le ton ? Ainsi, il accepte ce 25 septembre une initiative UDC, une préférence indigène à l’embauche et des mesures contre le dumping salarial. L’Italie et l’Union européenne s’inquiètent. Du coup, le Tessin confirme son rôle moteur dans le succès, en 2014, de l’initiative UDC anti-immigration. On y voit la patte de la Ligue des Tessinois de Bignasca et Maspoli (décédés, mais toujours là). Les tentatives du Parlement fédéral d’appliquer l’initiative de 2014 – mais sans fâcher l’Europe – y poussent. Le Conseil national propose une « préférence indigène douce ». Le Conseil des Etats doit encore se prononcer. L’UDC de Christoph Blocher, elle, menace de lancer une initiative contre la libre-circulation des personnes. Chaud !
Ce Tessin « isolationniste » est nouveau. Son décollage coïncide avec le lancement de la Ligue de Bignasca-Maspoli (en 1991). Il précipite l’échec de l’Espace économique européen (en 1992). D’autres votes « isolationnistes » suivent. Tessin italophone et Suisse francophone divergent. La Suisse latine se fissure.
Oui, il y a de l’ « isolationnisme » dans le Tessin nouveau. Mais pas toujours. Voyez la politique sociale. Ainsi, ce 25 septembre, 5 cantons latins – Tessin, Genève, Vaud, Neuchâtel et Jura – appuient l’initiative syndicale « AVSPlus ». Dans le rude débat sur la Prévoyance Vieillesse (qui crépite au Conseil national), ils ne sont pas de trop. Voyez les 2 Gothards. Le 28 février, la Suisse vote le deuxième tube routier. Ce 11 décembre, elle met en service le tunnel ferroviaire de 57 km. Attention ! Dans le Tessin nouveau, il y a de l’ouverture.