8 novembre ! James Comey, chef du FBI, arbitre-t-il l’élection du président des Etats-Unis ? Le premier policier d’Amérique fera-t-il trébucher la Démocrate réformiste Hillary Clinton au profit de l’imprévisible Républicain Donald Trump ? Ses interventions visant des E-Mails privés de l’ancienne Secrétaire d’Etat de Barack Obama redonnent des chances à Trump. Certains lui reprochent de ménager le Républicain et de ne pas enquêter, par exemple, sur ses liens présumés avec la Russie de Vladimir Poutine (« Neue Zürcher Zeitung », 2 novembre). Obama dit ses soucis. Pour la Suisse de Johann Schneider-Ammann, Didier Burkhalter ou Simonetta Sommaruga (« République Sœur »), c’est une curiosité.
Vrai : les pouvoirs aux Etats-Unis – Présidence, Congrès, Cour Suprême, Etats fédérés – sont très indépendants les uns des autres (« Freins et Contrepoids »). Mais le chef de la Police ? Theodor Roosevelt, 26e des 44 premiers présidents, crée le FBI en 1908. Ce FBI est une force. Edgar Hoover en sera un patron légendaire. Il lui arrivera, dit-on, d’inquiéter des présidents et d’autres acteurs. Cela dit, James Comey – Républicain nommé par le Démocrate Obama – peine à citer des E-Mails d’Hillary Clinton dommageables pour la sécurité de l’Amérique – et du monde. Alors ?
Sûr : la Suisse des Schneider-Ammann, Burkhalter et Sommaruga respecte, elle aussi, l’indépendance des pouvoirs. Peuple et Cantons. Parlement. Conseil fédéral. Voire le Tribunal fédéral. Mais on peine à déceler, dans l’élection des 116 premiers Conseillers fédéraux, un « cas James Comey ». A creuser ?