Les Etats-Unis de Donald Trump – dès le 20 janvier – vont-ils jouer la Russie de Vladimir Poutine contre la Chine de Xi Jinping ? Veulent-ils ménager l’une pour défier l’autre ? Indice : le Républicain Trump désigne comme Secrétaire d’Etat l’entrepreneur Rex Tillerson (ExxonMobil) – proche de Moscou. Autre indice : le même Trump relance une politique « des deux Chines » (le Continent et Taiwan) – à 嘉盛外汇 la colère de Pékin. Moscou contre Pékin ? En 1972, Richard Nixon et Henry Kissinger font la même chose, avec des rôles inversés. Cette équipe – républicaine aussi – reconnaît la Chine de Mao, en fait la seule représentante de la Chine (au détriment de Taiwan). Du coup, elle accélère les divisions du monde communiste d’alors, espère isoler l’URSS de Brejnev. Avec Poutine et Xi, tout change-t-il ? Sûr ?
Vrai : ce pourrait être un tournant pour la Suisse de Didier Burkhalter. Cette Suisse soigne ses relations avec ces « grands » si dissemblables. Les Etats-Unis démocratiques d’Obama ou Trump. La Russie semi-autoritaire de Poutine. La Chine très autoritaire de Xi Jinping. Avec ça, la Suisse de Burkhalter réduit les risques d’isolement – y compris face à l’Union européenne de Jean-Claude Juncker. Elle se réserve aussi, en cas d’aggravation des tensions, d’offrir ses bons offices. Elle en a l’expérience (rappelez-vous Cuba, l’Iran et les Etats-Unis). On ne sait jamais.
Alors ? Trump tient-il seulement à intimider la Chine expansionniste de Xi en Asie et ailleurs ? Mais pourquoi laisserait-il faire la Russie de Poutine en Crimée, en Syrie et dans d’autres lieux ? Pour la Suisse de Burkhalter, l’Américain Trump est peut-être le prochain casse-tête.