Emmanuel Macron, Doris Leuthard et le pouvoir multicolore.

Emmanuel Macron ! En lançant son Gouvernement multicolore, le président de la France stupéfie. On y voit côte à côte Gaullistes (dont le 1er ministre Edouard Philippe), Socialistes, Verts, Centristes, Radicaux de gauche, Sans-parti. Pour la 5e République, c’est nouveau. Certains modèles s’en rapprochent. « Cohabitations » françaises (Mitterrand-Chirac, Mitterrand-Balladur, Chirac-Jospin). « Grandes coalitions » (Allemagne d’Angela Merkel, Autriche de Christian Kern). D’autres moins (Grande-Bretagne de Theresa May, Etats-Unis de Donald Trump). Chaque démocratie invente son modèle.

 

La Suisse moderne ? Entre 1848 à 2017, elle bouge. Mais le cadre reste. Et c’est toujours le Parlement qui élit le Conseil fédéral à 7 têtes. Lui sera radical monocolore (1848-1891). S’ouvrira à de nouveaux venus (1891-1943). Passera une période transitoire (1943-1959). Sera quasi-proportionnel (dès 1959). Subira des chocs (éviction de Ruth Metzler en 2003, de Christoph Blocher en 2007). Se partagent aujourd’hui le pouvoir : 2 UDC (Ueli Maurer, Guy Parmelin), 2 socialistes (Simonetta Sommaruga, Alain Berset), 2 libéraux-radicaux (Didier Burkhalter, Johann Schneider-Ammann) et une PDC (la présidente Doris Leuthard). Lui aussi est multicolore.

 

Qui est le meilleur ? Grande-Bretagne, Etats-Unis et Suisse ont le souffle long. Allemagne et Autriche, depuis la guerre, promettent. La France changera souvent. Mais la 5e République de 1958 tient bon. Cela dit, la présidence Macron s’accompagne d’une recomposition rare des acteurs. L’élection du Parlement des 11 et 18 juin en dira plus. Peut-être.