4 langues ? Cassis, Sadis, Vitta et le pouvoir. Berset, Monika Knill et les Thurgoviens.

Première lueur : la Suisse italienne, le 20 septembre, pourrait retrouver une place au Conseil fédéral. Pour beaucoup, Ignazio Cassis, Laura Sadis et Christian Vitta, trois Tessinois libéraux-radicaux, ont la carrure. Une absence de 18 ans, depuis le départ du PDC Flavio Cotti en 1999, serait corrigée. Or, cette région est l’une des plus tentées par l’isolationnisme sur la migration, l’Europe ou la politique internationale. C’est vrai depuis la montée en puissance, dès 1991, de la Ligue des Tessinois de Bignasca et Maspoli. Un retour au Gouvernement central pourrait consolider l’arrimage. Pour une Suisse des 4 langues pacifiée, ce serait un signe fort. Sûr ?

 

Deuxième lueur : Thurgovie, après Saint-Gall, Zurich et d’autres, renonce à déclasser à l’école primaire l’étude des autres langues nationales (dont le français). La contestation est surtout perceptible en Suisse orientale et centrale, hors de la frontière des langues. Du coup, la querelle baisse d’un cran. On le doit aussi aux menaces fédérales d’Alain Berset (un socialiste), à la fermeté de la ministre thurgovienne Monika Knill (une UDC). Durable ?

 

Vrai : la Suisse des 4 langues 2017 est loin des tensions de la Guerre 1914-1918. Cela dit, la migration, l’Europe et la politique internationale restent sources de divisions. Le Tessin de la Lega peut même y donner le ton (ex : non à l’Espace économique européen en 1992, oui à l’initiative UDC contre l’immigration de masse en 2014). Ailleurs, la politique sociale révèle d’autres clivages. A surveiller : le vote du 24 septembre sur les retraites. Mais quoi ! La Suisse des 4 langues en a vu d’autres.