Y a-t-il UN patriotisme suisse ? Ou y a-t-il autant de patriotismes que de Suissesses et de Suisses ? La Conseillère nationale Ada Marra – socialiste vaudoise – déclenche sur « Facebook » une polémique passionnée. « La Suisse, dit-elle, n’existe pas. Ce sont les gens qui y habitent qui existent … » (cf « Le Temps »). Qui croire ? Vrai : aucun canton, aucun groupe, ne veut quitter la Suisse. Donc, elle existe. Mais chacun la voit avec son regard. Chacun des 26 cantons a un lien spécial avec elle. Les religions aussi (protestants, catholiques, juifs, musulmans, etc). Les partis de même (UDC, socialistes, libéraux-radicaux, PDC, Verts, etc). Les chocs de l’Histoire divisent (Marignan, guerres religieuses, Sonderbund, Kulturkampf, luttes sociales, relations avec l’étranger, etc). Bref, Ada Marra n’est pas loin.
Ce combat pour l’existence est permanent. Déjà, l’ancienne Confédération défie les Habsbourg, subit la tutelle française. Mieux, les cantons de 1803 seraient – en partie – des « cadeaux » de Napoléon (Saint-Gall, Grisons, Argovie, Thurgovie, Tessin, Vaud), ceux de 1815 du Congrès de Vienne (Valais, Neuchâtel, Genève, l’Ancien Evêché de Bâle). Puis, d’autres pressions suivent (ex : les Etats-Unis, voire l’Union européenne). Le patriotisme est une épopée.
Pierre Maudet, quel patriotisme ? Le Genevois – Conseiller d’Etat libéral-radical, l’un des grands talents de Suisse romande – se lance dans la course au Conseil fédéral du 20 septembre. Il trouvera en face de lui le Tessinois Ignazio Cassis, une ou plusieurs candidatures femmes, peut-être d’autres. Epique.