Maudet face à Cassis et Moret. Hors Parlement – celles et ceux qui osent.

Pierre Maudet au Conseil fédéral ? Oui, il arrive aux Grands-Electeurs du Parlement de chercher les Sages dans les Exécutifs cantonaux. C’est vrai quand il ne trouve pas les figures idéales chez lui. Il élit ainsi 3 des 7 premières Conseillères fédérales. En 1999, Ruth Metzler (PDC, AI). En 2002, Micheline Calmy-Rey (socialiste, GE). En 2007, Eveline Widmer-Schlumpf (UDC-PBD, GR, « tombeuse » de Christoph Blocher). C’est plus rare pour les Conseillers fédéraux. On repère : en 1954, Giuseppe Lepori (PDC, TI), en 1969, Ernst Brugger (radical, ZH). D’autres, avant, avaient siégé au Parlement comme les socialistes Willi Ritschard (SO, 1973) et René Felber (NE, 1987). Pierre Maudet, Conseiller d’Etat PLR genevois, peut espérer.

 

Ces Grands-Electeurs, hors Parlement, en trouvent d’autres. Voyez en 1993 la syndicaliste et socialiste Ruth Dreifuss (GE). Le Parlement l’impose au terme d’un suspense inouï (échec de Christiane Brunner GE, retrait de Francis Matthey NE). Prenez en 1961 le radical Hans Schaffner (AG). Chef de l’influente Division du Commerce, ce haut-fonctionnaire, autre rareté, est élu au Gouvernement. Visez en 1958 l’UDC bernois Friedrich Traugott Wahlen (BE). Délégué à l’agriculture pendant la guerre (son heure de gloire), puis Conseiller aux Etats, il est cadre dirigeant de la FAO à Rome au moment de l’élection. Donc Suisse de l’étranger. Wahlen, Schaffner, Dreifuss, figures fortes.

 

Question : les Conseillers nationaux Ignazio Cassis (TI) et Isabelle Moret (VD) ont-ils l’avantage sur le Conseiller d’Etat Pierre Maudet (GE) ? Leurs campagnes, leurs prestations dans les groupes parlementaires laissent une marge. On retient son souffle.