Cassis, le Tessin et l’Europe. Maudet, quasi-percée. Moret, la lutte.

Ignazio Cassis, 117e Conseiller fédéral ! Le Parlement – par 125 voix sur 246 – élit le Tessinois libéral-radical au 2e tour déjà. Une absence de 18 ans de la Suisse italienne cesse enfin. Depuis 1848, 8 Sages italophones se partagent entre 4 PLR (Stefano Franscini, Giovanni Battista Pioda, Nello Celio, Ignazio Cassis) et 4 PDC (Giuseppe Motta, Enrico Celio, Giuseppe Lepori, Flavio Cotti). Mieux ! Entre 73 Alémaniques, 35 Romands, 8 Tessinois et 1 Romanche (Felix Calonder 1913-1920), ces 117 Sages se répartissent de manière quasi-proportionnelle. Du coup, l’article 175 de la Constitution – pour les 4 langues – est appliqué de manière rigoureuse. Et cela continue. Chapeau ?

 

Et les rivaux de Cassis ? Obtiennent des voix Pierre Maudet le Genevois (90 au 2e tour) et Isabelle Moret la Vaudoise (28). Présence des femmes à l’Exécutif ? On en reste à 7 sur 117 (7 sur 35 depuis le suffrage féminin de 1971). Rude combat. Présence des absents du Parlement fédéral ? La percée de Pierre Maudet échoue d’assez peu. Cela dit, les succès de ces absents sont rares chez les hommes. Pour la période récente, voyez Giuseppe Lepori (TI, 1954), Hans Schaffner (AG, 1961), Ernst Brugger (ZH, 1969). Ces succès sont plus fréquents chez les femmes. Prenez Ruth Dreifuss (GE, 1993), Ruth Metzler (AI, 1999), Micheline Calmy-Rey (GE, 2002), Eveline Widmer-Schlumpf (GR, 2007). Exploits.

 

Avec Cassis, nouveau «virage à droite» ? Certains auraient préféré Moret, Maudet, voire Laura Sadis (TI), jugés plus « centristes ». Moins d’Europe ? Sur un accord institutionnel, on sent Cassis sur ses gardes. Mais, avec les Sages, PLR ou autres, on a parfois des surprises. Gare !