Berset perd de peu. Cassis gagne deux fois. Opposants incompatibles.

Court, l’échec de la réforme des retraites portée par Alain Berset, le Conseil fédéral et le Parlement ? La loi est refusée par 52,7% des voix, le financement TVA par 50%. Mieux ! De fortes minorités de cantons acceptent. 7,5 sur 23 la loi (Fribourg, Valais, Neuchâtel, Jura, Tessin, Zurich, Berne, Bâle-Ville). 9,5 sur 23 la TVA (les mêmes, plus Vaud et Lucerne). En Suisse latine, seul Genève vote deux fois non. La sécurité alimentaire, elle, triomphe (à 78,7%). Retraites : quelle relance ?

 

Ennui ! Les deux oppositions victorieuses sont quasi-incompatibles. Celle de droite est faite d’UDC, de libéraux-radicaux et de patrons. Celle de gauche – qui lance la référendum contre la loi – est surtout romande (syndicats, partis, « gauche de la gauche »). Exemple : la hausse de la retraite des femmes de 64 à 65 ans divise. De faibles progrès ailleurs – égalité des salaires femmes-hommes, acceptation de travailleurs âgés sur le marché – s’ajoutent. Avec le projet de droite d’une retraite à 67 ans, ce serait pire. On en dira autant de l’idée, relancée par une partie de la gauche, d’une fusion des 2 piliers (intégration de la prévoyance professionnelle dans l’AVS). Des blocages, en voilà. Pour Alain Berset, quel casse-tête !

 

Vrai : cet échec est le deuxième succès – en 4 jours – pour le nouveau Conseiller fédéral libéral-radical Ignazio Cassis. Lui s’opposait. Chef désigné des Affaires étrangères, Cassis – proche des médecins et des assureurs maladie – connaît les dossiers sociaux. Défiera-t-il le chef socialiste de l’Intérieur Alain Berset ? Depuis 1995 (règne de la socialiste Ruth Dreifuss), aucune grande réforme des retraites ne gagne. Les réserves de l’AVS sont entamées. Alors ? Quel sursaut ?