Agriculture contre industrie. Choc du siècle. Schneider-Ammann – le soupçon.

Agriculture contre industrie ? La nouvelle politique agricole relance cette rivalité. Le programme proposé par le Conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann pour 2022 et après divise. A l’Union suisse des paysans et ailleurs, on s’inquiète. Chez « Economiesuisse », dans l’industrie, on se réjouit. Car on y parle libre-échange, peut-être protection fédérale réduite. Venu de l’industrie, le libéral-radical Schneider-Ammann éveille le soupçon. Les arbitrages du Parlement – voire du peuple – seront décisifs. Cette fièvre suit de peu le succès, le 24 septembre, du contreprojet « Sécurité alimentaire ». Etonnant ?

 

C’est la rivalité du siècle. Et plus. Elle grandit en pleine révolution industrielle. L’industrie et les services plaident pour l’ouverture des marchés, la paysannerie pour un appui public. 1870-1882 : le « Vorort » de l’Union suisse du commerce et de l’industrie se lance (« Economiesuisse » dès 2000). 1897 : c’est l’Union suisse des paysans. 1917-1918 : dominant, le Parti radical perd une partie de ses paysans au profit du PAB-UDC de Rudolf Minger. La guerre 1939-1945 et le « plan Wahlen » consolident l’agriculture. L’après-guerre assure. Mais la paysannerie, dont la population diminue, doit lutter.

 

Curieux ! Cette rivalité fait rage entre « bourgeois » – UDC, PLR, PDC. Tous trois plongent leurs racines à la fois dans l’agriculture, l’industrie et les services. Ainsi, l’Union suisse des paysans est pilotée par un PDC et un PLR (Markus Ritter, Jacques Bourgeois), compte de nombreux UDC. « Economiesuisse » serait plutôt PLR, mais sans exclusive. Avec l’ex-patron d’industrie PLR Johann Schneider-Ammann aux commandes, quelle mêlée !