Saint-Gall, le Tessin, la burqa et nous. Brises indiennes, kurdes, chinoises.

Et de deux ! Saint-Gall interdit la burqa, le niqab et toute dissimulation du visage en public. Son Grand Conseil, en 2e lecture, tranche de justesse (57 à 55, 2 abstentions). L’application sera liée à la menace sur la sécurité, la paix sociale et religieuse. On estimera cette menace au cas par cas. Dès 2013, le Tessin est le premier canton à interdire (avec des amendes de 100 francs ou plus). Mais, le 7 mai 2017, la Landsgemeinde de Glaris y renonce. Suisse divisée ?

Au niveau fédéral aussi, les avis sont partagés. C’est plutôt non à l’interdiction au Conseil fédéral et au Conseil des Etats. C’est plutôt oui au Conseil national. La Cour européenne des droits de l’homme, elle, ne s’oppose pas à l’interdiction. Une initiative fédérale, parrainée par l’UDC Walter Wobmann, y pousse. Ses chances sont réelles. Dès 2009, une autre initiative UDC interdit de nouveaux minarets dans la Constitution. Protection des femmes contre les tutelles ? Ou menace sur les libertés individuelles ? Les opinions des organisations féminines pèseront lourd. Il n’empêche. Avec l’Islam violent ou pas, de nouveaux « articles d’exception » – après ceux visant les jésuites, les couvents ou les évêchés – sont à la porte.

Le Conseil national, lui, s’ouvre à la diversité (« Neue Zürcher Zeitung », 28 novembre). De 5 nouveaux venus, deux des plus remarqués sont la Verte argovienne Irène Kälin (experte ès-Islam) et l’Evangélique zurichois Niklaus Gugger (aux racines indiennes). Lui rejoint d’autres visages neufs comme la Verte bâloise Sibel Arslan (aux racines kurdes) ou la socialiste zurichoise Min Li Marti (aux racines chinoises). Une Suisse qui s’ouvre ? On voit de tout.