Quel duo! Berset – qui gagne, qui perd aussi. Maurer – voudra-t-il rester?

Alain Berset, président socialiste de la Confédération – 190 voix. Ueli Maurer, vice-président UDC du Conseil fédéral – 178 voix. Le Parlement élit pour 2018 un duo fascinant. Des pôles « extrêmes ». Mieux que d’autres, ils symbolisent cette tentative – assez rare en démocratie – de faire cohabiter dans un même Exécutif 2 socialistes (Berset, Simonetta Sommaruga) et 2 UDC (Maurer, Guy Parmelin). Au milieu, une PDC (Doris Leuthard) et deux libéraux-radicaux (Johann Schneider-Ammann, Ignazio Cassis) font le lien. L’exploit est devenu plus remarquable encore depuis le contrôle de l’UDC par Christoph Blocher (Maurer plus « blochérien » que Parmelin ?). Gageure.

 

Alain Berset est-il à un tournant ? Né en 1972, élu en 2011, ce Fribourgeois est toujours benjamin d’âge. Souvent brillant, il marque des points sur les langues (Thurgovie recule), se bat sur le prix des médicaments et de la santé, perd sur les retraites (ce 24 septembre). Au Gouvernement, au Parlement aussi, il affronte des « droites » renforcées, mais divisées. A l’Intérieur, la poursuite de ses combats s’annonce peut-être plus difficile. Rude.

 

Ueli Maurer restera-t-il ? Né en 1950, élu en 2008, déjà président en 2013, ce Zurichois est doyen d’âge. A fin 2019, il aura donc 69 ans. Or, rien n’annonce son retrait. A l’UDC, certains l’encourageraient à continuer. Car les successions « blochériennes » sont délicates (ex : éviction de Blocher en 2007, élection de Maurer de justesse en 2008). Maurer perd sur les avions Gripen (en 2014), sur la fiscalité des entreprises (en 2017). On le dit minoritaire sur le lien Suisse-Europe (ex : le milliard de francs « de cohésion »). Dur.