442 millions et les retraites. Alain Berset, Konrad Graber et la longue guerre.

Alerte ! La relance d’une réforme des retraites s’annonce plus compliquée que jamais. L’attribution au Budget 2018 de 442 millions de francs, libérés par le « non » du 24 septembre, suscite entre les Chambres une opposition étrange. Ainsi, le Conseil national « droitier » voulait les verser à l’AVS, le Conseil des Etats « centriste » au Fonds ferroviaire (295 millions) et à la réduction de la dette (147 millions). Cette Chambre des cantons ne se ralliera pas davantage à la Conférence de conciliation (370 millions à l’AVS, le reste à la réduction de la dette). A la fin, tout ira à la réduction de la dette. Fossé. Alain Berset – Sage socialiste – est averti.

 

Du coup, une relance de la réforme des retraites pourrait buter sur un accroissement du financement fédéral de l’AVS (par le budget, la TVA ou autrement). Les sondages après-vote révèlent aussi une majorité rejetante des femmes. Cela rendra difficile une hausse de 64 à 65 ans de la retraite des femmes sans des compensations beaucoup plus substantielles que le 24 septembre (y compris sur l’égalité des salaires femmes-hommes). En plus, ces sondages après-vote divergent sur les tranches d’âge rejetantes (les jeunes ou les aînés ?). Et l’on n’oubliera pas d’autres inconnues (ex : hausse des cotisations, faiblesses de la prévoyance professionnelle, etc). Casse-tête.

 

Les compositions divergentes des Chambres – plus marquées qu’à d’autres époques – y ajoutent. Rappel : le projet du 24 septembre est largement conçu au Conseil des Etats (supplément AVS en tête). Le PDC Konrad Graber en est l’un des artisans. Le Conseil national s’y rallie de justesse. Bref, la réforme des retraites n’a pas fini de souffrir.