Grève à l’ATS. Plus grave que No Billag. Défi pour Leuthard et ses successeurs.

 

Grève de 3 heures à l’Agence télégraphique suisse ! L’ATS, principale agence helvétique d’information, traverse sa crise la plus grave. 20% des effectifs seraient menacés, 83 à 88 personnes frappées. Choc sans précédent.

 

1894. L’ATS, fondée par les journaux suisses, veut garantir l’indépendance de l’information face aux agences étrangères d’alors (ex : Havas en France, Wolff en Allemagne, mais aussi Stefani en Italie, Reuters en Grande-Bretagne, AP aux Etats-Unis). Puis, la Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR), lancée en 1931, s’y associe. L’ATS survit à deux Guerres mondiales. Aujourd’hui encore, l’Agence, qui travaille dans 3 langues, est une source majeure des médias. Ses difficultés coïncident avec celles d’une partie de ses « clients » (presse écrite en tête), avec la généralisation d’une information « gratuite », sans compensations palpables chez les nouveaux médias « en ligne » (comme sur Internet). Crise globale.

 

Cette crise de l’ATS surgit en pleine campagne du 4 mars pour ou contre l’initiative « No Billag » (abolition ou non de la redevance radio-télévision). Or, ATS et SSR – l’une des cibles visées par « No Billag » – sont deux des rares acteurs de l’information à franchir les frontières des langues. Ce sont des ciments de la Suisse multiculturelle. Mais, si l’initiative « No Billag » semble perdre de son élan, le danger guettant l’ATS, lui, est terriblement concret. Du coup, des voix autorisées se prononcent en faveur d’une aide fédérale d’envergure. Ce pourrait être l’une des grandes missions de Doris Leuthard et de ses successeurs. Urgence.