Anéantie, « No Billag » ? Unie, la Suisse des 4 langues ? Ce 4 mars, 38% de la population approuverait l’initiative pour l’abolition de la redevance radio-télévision, 61% la refuserait (Tamedia, 7 février). Le rejet se renforcerait face aux pointages précédents (Tamedia, GFS-SSR). Fait remarquable, les 4 régions linguistiques parleraient d’une seule voix. Suisse romande (34%/65%) et Suisse alémanique (40%/59%). Mais aussi Suisse italienne et Suisse romanche (chiffres non livrés). Pour Doris Leuthard, Jean-Michel Cina, Gilles Marchand et leurs alliés, ce serait un rêve.
Mieux ! L’union des 4 langues serait un tournant. Voyez l’acceptation serrée du 14 juin 2015 de la loi sur la redevance révisée (50,1%). Romands et Romanches, alors, votent « oui ». Alémaniques et Tessin votent « non ». Une minorité de cantons sauve la loi. C’est-à-dire Genève, Vaud, Neuchâtel, Jura (romands), Fribourg (bilingue), les Grisons (trilingues) et Bâle-Ville (alémanique, à contre-courant). Le Valais dit non (bilingue aussi). Bizarre ?
Un « non » alémanique, ce 4 mars, serait un événement fort. Car c’est surtout elle qui porte la péréquation financière du service public SSR. Les minorités romande, italophone et romanche y gagnent. Un « non » du Tessin serait, lui, un retour à la normale. Plus encore, une Suisse des 4 langues unie consoliderait l’esprit confédéral de la radio-télévision en Suisse. Création de la SSR radio (dès 1931). Elargissement à la télévision (dès 1953). Lancement de diffuseurs régionaux et locaux (« Radio 24 » de Roger Schawinski dès 1979, d’autres dès les années 1980). Mais il faudra tenir bon.