Oui, le « virage à droite » de la politique suisse – annoncé par les élections fédérales 2015 – pourrait se vérifier en 2018. Plusieurs signaux clignotent. Voyez Ignazio Cassis. Certains prêtent l’intention au nouveau Conseiller fédéral libéral-radical – chef des Affaires étrangères, élu grâce à l’UDC – de faciliter les exportations d’armes, de freiner l’aide au développement. A confirmer.
Prenez Ueli Maurer. Le patron UDC des Finances annonce un compte 2017 bien meilleur que le budget (2,799 milliards de francs d’excédent au lieu de 250 millions de déficit). Ce qui n’est pas rare. Mais il préfère réduire la dette plutôt qu’abandonner un plan d’économies (qu’il appelle « réforme structurelle »). Visez Guy Parmelin. L’autre Sage UDC, pilote de la Défense, propose 2 milliard d’achats pour l’armée en 2018 (dont 848 millions pour l’armement). Il profite de la nouvelle générosité militaire du Parlement (5 milliards par an, +1,4% dès 2021). Il évoque de proches menaces (terroristes, informatiques, etc). En espérant de nouveaux avions de combat.
Bref, deux récentes successions au Conseil fédéral se feraient sentir. La PBD Eveline Widmer-Schumpf par l’UDC Guy Parmelin en 2015. Le PLR « centriste » Didier Burkhalter par le PLR plus « droitier » Ignazio Cassis en 2017. Une autre succession-clé sera celle de la PDC Doris Leuthard d’ici à 2019. Sur un départ de Johann Schneider-Amman (PLR) ou d’Ueli Maurer (UDC), rien de filtre. Simonetta Sommaruga et Alain Berset (duo socialiste) pourraient continuer. Mais gare au Parlement – Conseil national « droitier », Conseil des Etats « centriste » ! Mais gare au peuple ! Eux peuvent tout bousculer.