Suisse-Europe, qui redécolle ? A Bruxelles, l’accession à un poste-clé de la Commission européenne de l’Allemand Martin Selmayr, parfois perçu comme un « dur » à l’égard de la Suisse, doit-il inquiéter ? Elle s’ajouterait à d’autres signaux. Egalité refusée à la Suisse en matière boursière. Inscription sur une « liste grise » de l’évasion fiscale. Entre Berne et Fribourg, les 7 Conseillers fédéraux, eux, peineraient à s’accorder. Ignazio Cassis, libéral-radical aux Affaires étrangères, voudrait lier plusieurs dossiers de négociations. Simonetta Sommaruga, socialiste à Justice et Police, le déconseillerait (« Bund » et « Tages-Anzeiger », 22 février). Mais on continue.
La conclusion d’un accord-cadre institutionnel Suisse-Union, le règlement des différends et la reprise du droit européen sont des points sensibles. L’idée d’un tribunal arbitral bilatéral laisse espérer. Il permettrait d’éloigner le recours aux « juges étrangers » de la Cour européenne de Justice. Mais la percée se fait attendre.
D’autres idées fusent. En Suisse, Petra Gössi, présidente libérale-radicale, suggère d’abandonner la « clause guillotine » (selon elle, l’abandon d’un traité provoque l’abandon d’autres traités). Le recours à la Cour de l’Association européenne de libre-échange est évoqué par certains – dont la Conseillère fédérale PDC Doris Leuthard. Troublant : la Première ministre britannique Theresa May ne s’opposerait pas – après le Brexit – au maintien d’une certaine compétence de la Cour européenne de Justice (« Le Monde », 20 février). Or, il y a un lien avec la Suisse. Bref, ce qui guette, c’est moins le vide que le trop-plein.