Chute du Parti démocrate-chrétien ? Péril pour la succession Doris Leuthard au Conseil fédéral ? Aux élections 2015 déjà, le PDC du président Gerhard Pfister se tasse à 11,6% des voix. Dimanche, il perd en Ville de Zurich, en Obwald et Nidwald. Depuis 2015, il s’effrite dans 13 cantons sur 15 (« Thurgauer Zeitung », 6 mars). Le « virage à droite » du Zougois Pfister ne paierait pas. Vrai : la présidence précédente, celle du Valaisan « centriste » Christophe Darbellay, affiche aussi des déceptions. Alors ?
Oui, la succession de la PDC Doris Leuthard à l’Exécutif pourrait être menacée. Le danger viendrait des Verts historiques de Regula Rytz et des Verts libéraux de Jürg Grossen (7,1% et 4,6% en 2015). Eux donnent des signes de redressement. S’ils se confirment, vont-ils convoiter le siège de l’Argovienne ? En tête, par contre, l’UDC d’Albert Rösti , les socialistes de Christian Levrat et les libéraux-radicaux de Petra Gössi risquent peu (29,4%, 18,8% et 16,4% en 2015). Ils connaissent depuis des destins variés (meilleurs dans l’ensemble au PSS et au PLR qu’à l’UDC ?). Quant au PBD de Martin Landolt (4,1% en 2015), il lutte.
Mais rien n’est sûr. Car le PDC « droitier » Gerhard Pfister est habile. Et d’un, il cultive le contact avec la PLR Gössi et l’UDC Rösti. Et de deux, il ne rompt pas avec le « centre-gauche ». Avec lui, le PDC soutient la réforme des retraites du 24 septembre, combat l’initiative anti-radio-TV « No Billag » du 4 mars, appuie la libre-circulation des personnes Suisse-Europe. Bref, en 2019, le PDC de Pfister pourrait sauver le siège de Leuthard. Peut-être Pfister lui-même ? Qui parie ?