Un choc de grandes puissances, en Syrie, crépite. Les Etats-Unis de Donald Trump, la Grande-Bretagne de Theresa May et la France d’Emmanuel Macron veulent punir le régime de Bachar El Assad pour une attaque chimique présumée. Oui, mais sans l’Allemagne d’Angela Merkel. OTAN divisée ? C’est la Russie de Vladimir Poutine, alliée du chef syrien, que les Occidentaux trouvent en face d’eux. Depuis la crise des missiles de Cuba en 1962 entre les Etats-Unis de Kennedy et l’URSS de Krouchtchev, on a rarement vu ça.
La Suisse ? Les ministères Ignazio Cassis (PLR, Affaires étrangères) et Guy Parmelin (UDC, Défense) invitent à la désescalade, jugent une attaque chimique inacceptable, attendent la conclusion d’une enquête. Dès 1996, la Suisse adhère au Partenariat pour la Paix de l’OTAN. Alors, le PDC Flavio Cotti (Affaires étrangères) et l’UDC Adolf Ogi (Défense) sont aux commandes. Certes, la Suisse garde sa politique de neutralité. Elle la confirme plus tard (coopérations militaires internationales en 2001, adhésion à l’ONU en 2002, etc). Danger de collision ?
Vrai : depuis 1996, d’autres alertes crépitent. Voyez la guerre au Kosovo (en 1998-1999). Grâce à l’intervention militaire de puissances de l’OTAN, le Kosovo gagne son indépendance face à la Serbie. Prenez la confrontation Ukraine-Russie et l’annexion de la Crimée par la seconde (en 2014). Une aggravation est évitée. C’est peut-être grâce au doigté du Suisse Didier Burkhalter – alors président de la Confédération et de l’OSCE. Mais, avec la crise syrienne, le péril monte d’un cran. Attention, tangage !