A quels médias le stratège UDC Christoph Blocher croit-il ? Ainsi, il cède la payante « Basler Zeitung » au groupe Tamedia pour prendre ses parts dans les gratuits « GHI » (GE), « Lausanne Cités » (VD), « Tagblatt der Stadt Zürch », « Furttaler », « Rümlanger » (ZH). En août 2017 déjà, il met la main sur une chaîne de 25 gratuits alémaniques. Bref, Blocher, politicien fortuné qui croit à la force des médias, mise plus sur le « gratuit » que sur le « payant ». Pour l’homme qui fera grandir l’UDC comme jamais (11% en 1987, 29,4% en 2015), ce nouveau cap est troublant.
2013 : Blocher et les siens contrôlent la « Basler Zeitung ». Le « blochérien » Markus Somm en prend la tête. Le public suit mal (tirage et lecteurs en baisse). 2014 : le camp « blochérien » tente de placer Somm à la tête de la libérale-radicale « Neue Zürcher Zeitung ». 2017 : l’UDC Walter Frey et ses amis voudraient racheter la presse Ringier (« Blick », « Sonntags-Blick », « Blick am Abend »). Double échec. Somm ? Lui deviendrait chroniqueur « Tamedia ». Du coup, l’avenir de la zurichoise « Weltwoche » de l’UDC Roger Köppel, dominée par d’autres proches de Blocher, est scruté avec curiosité.
Conséquence : Tamedia – famille Coninx-Supino, zurichoise aussi – domine une nouvelle grande ville. Avant Bâle, voyez Zurich (« Tages-Anzeiger »), Winterthur (« Landbote »), Berne (« Bund » et « Berner Zeitung »), Lausanne (« 24 Heures », « Le Matin »), Genève (« Tribune de Genève »), des gratuits (« 20 Minuten », « 20 Minutes »). D’autres titres encore. La Commission de la Concurrence, présidée désormais par Andreas Heinemann, doit se prononcer. Suspense ?