Grève Générale 1918 et Mai 1968. Berset, Blocher et 2018. Traces durables?

Mai 1968 – 50 ans ! Grève Générale 1918 – 100 ans ! Ces secousses historiques – à fortes résonances internationales – laissent dans la Suisse 2018 des traces durables. Entre elle et le monde, les frontières sont incroyablement perméables.

 

Voyez la Grève Générale 1918. C’est le temps de la Révolution russe, d’un communisme « dur ». En Suisse, les effets peuvent être « réactionnaires ». Des droites tout aussi « dures » émergent. « Fronts » en Suisse alémanique. Georges Oltramare à Genève. Arthur Fonjallaz en Pays de Vaud. D’autres. Mais, dans le même temps, une gauche plus pragmatique grandit. 1921 : le Parti socialiste suisse – fondé en 1888 – refuse d’adhérer à la IIIe Internationale. 1935 : il accepte la Défense Nationale (Hitler, Mussolini et Staline sont au pouvoir). 1943 : il entre au Conseil fédéral (avec Ernst Nobs). 2018 : il y est toujours (avec Simonetta Sommaruga et Alain Berset). Chemin faisant, une Suisse plus sociale se construit (AVS, AI, Assurance chômage, Congé maternité, etc). En attendant plus.

 

Visez Mai 1968. Une France bouillonnante – encore présidée par Charles de Gaulle – l’inspire. En Suisse, ses effets seraient plutôt indirects. Et lents. Libéralisation des mœurs. Peut-être aussi suffrage féminin fédéral (1971), égalité des droits femmes-hommes (dès 1981), droits des homosexuels (1994, égalité pénale, 2005, partenariat enregistré), libéralisation de l’avortement (2002). Voire pouvoir des travailleurs. Là encore, la Suisse d’Alain Berset – comme d’ailleurs celle de Christoph Blocher – ne vit pas hors du monde. Une leçon.