Karl Marx – 200 ans. Vrai : la Suisse 2018 n’a plus beaucoup de liens visibles avec le marxisme dur du fondateur (1818-1883). Les partisans de la « dictature du prolétariat » s’y font rares. Au Parlement fédéral, peu d’élus affichent une filiation directe. Le Neuchâtelois Denis de la Reussille (POP, Parti du Travail) ? Avant, le Genevois Jean Ziegler (socialiste, aile gauche) ? Qui ?
Le sommet du marxisme dur se situe – en Suisse – lors de la Grève Générale 1918. Il coïncide avec la Révolution russe. Puis, il décline. 1921 : le Parti socialiste suisse refuse la IIIe Internationale. 1935 : il accepte la Défense nationale (Hitler, Mussolini et Staline inquiètent). 1943 : Ernst Nobs entre dans un Conseil fédéral multipartite. La 2e Guerre Mondiale relance le marxisme dur. Staline – avec Roosevelt, Churchill et d’autres – triomphe. 1947 : le POP – Parti du travail gagne 7 sièges au Conseil national. Mais la suite est moins favorable. Révélation des « crimes de Staline ». Invasions de la Hongrie et de la Tchécoslovaquie. Chute de l’URSS. Même « Mai 1968 » ne suffit pas à raviver durablement un marxisme dur.
Effacé, ce marxisme dur ? Non. Mais les Suisses y répondent autrement. Au travail, ils généralisent les conventions collectives patrons-employés. La « Paix du Travail » de 1937 dans les machines et la métallurgie est un symbole. En politique, ils associent les forces dans des Gouvernements à partis multiples. Au Conseil fédéral 2018, 2 socialistes (Berset, Sommaruga) gouvernent avec une PDC (Leuthard), 2 libéraux-radicaux (Schneider-Ammann, Cassis), 2 UDC (Maurer, Parmelin). Repoussoir, le marxisme dur ? Creusons.