Iran-Corée. Entre Mao, Khomeiny, Kim et Trump. De Petitpierre à Berset et Cassis.

Iran et Corée du Nord nucléaires ? La Suisse d’Alain Berset et Ignazio Cassis n’est jamais loin de ces rebelles de la prolifération. Très tôt, leurs prédécesseurs nouent des liens forts avec les acteurs. 1950 : la Suisse de Max Petitpierre est l’une des premières à reconnaître la Chine communiste de Mao Tsé-Toung. 1953 : à la fin de la guerre de Corée, elle et la Suède entrent dans l’autorité chargée de gérer le cessez-le-feu. Etats-Unis, Chine et les deux Corées jouent les premiers rôles. 1981 : à la suite de la rupture entre les Etats-Unis de Carter-Reagan et l’Iran de Khomeiny, Suisse et Pakistan représentent leurs intérêts. 2014 : Didier Burkhalter préside l’OSCE et pratique le Russe Vladimir Poutine. Fil précieux.

 

2015 : l’accord sur le programme nucléaire iranien se négocie en partie en Suisse. Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne y sont. 1999 et 2017 : les Chinois Jiang Zemin et Xi Jinping passent par ici. 2018 : l’Américain Donald Trump sort avec fracas de l’accord iranien, mais accepte de rencontrer le chef de la Corée du Nord Kim Jong-un le 12 juin à Singapour. Un moment, la Suisse est évoquée. Incidemment, les années d’étude de Kim Jong-un et d’autres figures du régime sont suisses. Qui dit mieux ?

 

La force diplomatique de la Suisse, elle est là. Elle se nourrit d’actes officiels, mais aussi de péripéties moins anecdotiques qu’il y paraît. S’il le faut, elle est à disposition, peut jouer les facilitatrices. Bref, il y a continuité entre Max Petitpierre, Alain Berset, Ignazio Cassis et tant d’autres. Fascinant.